Marie Claire - France

Les femmes artistes ont beaucoup à nous dire: Marie Claire les regarde et les écoute ardemment depuis longtemps. Ce mois-ci, nous allons plus loin en lançant un ambitieux Prix, remis lors de la foire Art Paris grâce au soutien de Boucheron, avec pour présidente du jury la comédienne Élodie Bouchez, en couverture de notre numéro spécial. Nommé Her Art, notre prix a pour but de valoriser la présence des femmes sur la scène contemporaine internationale, et saluera une artiste parmi nos 12 finalistes sélectionnées dans le monde entier: elles sont nées en Ukraine, au Japon, en Namibie, en Irak… et rendent brillamment compte des soubresauts de notre époque (lire page 104). « Ce prix, l’un des mieux dotés qui soient, contribue à la reconnaissance des artistes femmes, salue Guillaume Piens,…

Inès Dieleman PHOTOGRAPHE Elle a mis en images la 13e édition de notre Prix international du parfum. D’OÙ VENEZ-VOUS? Je viens d’un milieu sans grande ouverture à l’art, à l’image. Plutôt scientifique. Un milieu pas très loquace. Dans une banlieue bétonnée. Alors, je suis devenue une grande rêveuse, enfermée dans mon imaginaire. C’est là que tout s’est développé en moi. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER? Je le ressens comme un instrument de musique que je contrôle. C’est une danse, une chance extraordinaire. Je viens de si petit que la photographie m’autorise un développement exponentiel, sans fin. Un bonheur absolu. VOTRE MOMENT « PRÉFÉRÉ » LORS DE CE SHOOTING DU PRIX INTERNATIONAL DU PARFUM? Tout le shoot, toute cette construction avec mon équipe que nous montons en mayonnaise. Je choisis tous ceux…

Un regard profond sur la complexité des individus, un sens aigu du portrait, et une démarche vivement influencée par la tradition documentaire: ainsi s’est dessinée l’approche photographique de Charlotte Yonga au fil des résidences et des expositions. Tout juste quadra, cette artiste qui partage sa vie entre Paris et Barcelone est née dans la capitale française d’un père camerounais et d’une mère franco-américaine, avec laquelle elle a grandi au cœur du marais poitevin, dans une ancienne abbaye. C’est à l’École nationale supérieure d’art de Paris-Cergy, où elle part étudier, que se précise ensuite sa vocation. « La photo m’a guidée vers l’extérieur et vers ma propre vie, raconte-t-elle. J’y ai trouvé un biais aussi pour exprimer mes origines, un moyen d’accéder au Cameroun. En allant faire mes premières photos dans les…

URGENCE Le garçon le plus intéressant se trouvait derrière le bar, servant un mélange d’eau pétillante, de citron vert et de curaçao bleu. Je me mis à le draguer ouvertement. Passant par la voie qu’imposaient les circonstances puisqu’il servait dans ce bar plein de jolies jeunes filles, je demandai: « Alors, laquelle tu appuies(2) ? » Il y a plusieurs façons de parler de sexe. Certaines indiquent un manque total d’intérêt pour la personne qui écoute. D’autres confirment au contraire le désir. En principe, évoquer ce que l’on fait avec d’autres – de manière répétée – révèle des intentions platoniques à l’égard de la destinataire des informations. Les choses sont différentes quand c’est elle qui s’enquiert de l’affaire – sans s’y attarder – poussant ainsi l’interrogé à envisager ce qui pourrait…

1. Un magazine culte À partir des années 80, The Face a su s’imposer comme la bible de la pop culture, redéfinissant les standards de beauté, donnant toute sa place à la jeunesse et lançant une nouvelle garde de photographes. Les images et covers les plus fortes sont à retrouver dans une exposition à la National Portrait Gallery, à Londres. Un livre collector accompagne aussi l’événement. Cool, toujours. « The Face Magazine: Culture Shift », jusqu’au 18 mai, à la National Portrait Gallery, Londres. 2. Une curation engagée Pharrell Williams, chanteur et directeur artistique, présente à la galerie Perrotin une exposition baptisée « Femmes », soit le travail de 40 artistes (dont Kenia Almaraz Murillo, plasticienne travaillant la sculpture et le tissage, ici en photo) autour des questions d’identité et…

« Je ramasse toutes les couches sales que j’ai laissé traîner dans la maison. Il doit y en avoir au moins quinze », lance Hannah Hiatt, plus connue sous le nom de Nurse Hannah, dans une vidéo TikTok visionnée des millions de fois. Comme nombre de mères de sa génération, cette infirmière de l’Utah a choisi d’exposer sans filtres son quotidien chaotique sur les réseaux sociaux. Bien loin des comptes Instagram débordant de lunch boxes équilibrées et d’intérieurs au cordeau, donnant l’image d’une maternité sans accroc où les enfants mangent leurs légumes sans broncher et s’endorment à heure fixe, ces « bad moms» revendiquent leur droit à l’imperfection. Et assument, face caméra, leurs écarts avec les attentes actuelles sur l’éducation, vécues comme toujours plus injonctives – où chaque réponse à…